Col Vert

Col Vert (1/2)

En silence, la troupe de chevaliers avançait à pas rapide à l’ombre de la forêt. Les lieux étaient d’un calme inhabituel, où seul le bruit du vent dans les feuillages et les pas sourd de la troupe résonnait.

« Le calme avant la tempête », songea Ceri, qui orienté ses hommes en tête de cortège.

Partie une bonne heure avant le gros de l’armée divine, la cohorte avait sur ordre du Gallois du faire un large détour avant de pénétrer dans les bois. Ne voulant pas risquer de tomber nez-à-nez avec les pillards embusqués, Ceri s’était ainsi assurer de les contourner pour les frapper dans le dos.

A présent enfoncés dans les bois, la soixantaine d’hommes sélectionnés par le futur lieutenant marchaient en cadence et sans un mot, toujours attentifs après plus d’une heure de marche. Ceri jeta un bref regard en arrière avant de reprendre sa marche avec un léger sourire de satisfaction.

Libre de constituer son groupe à sa guise, il avait choisit des chevaliers formés au combat à pied mais aussi très disciplinés, leur mission exigeant une discrétion totale. En effet, si ce détachement était repéré par le groupe ennemi, l’avantage donné par l’effet de surprise serait nul, mais surtout cela signifierai que les troupes de l’Ordre seraient attaquées puis débordées sur leur flanc. Le Gallois ne risquait ici pas seulement la vie de ses hommes mais également celle de toute l’aile droite des chevaliers, laissé sans couverture par Bertrand de Lorraine…

Ceri cessa de ruminer ces pensées pour reconcentrer son attention sur son environnement. En tendant l’oreille, on pouvait à présent deviner le grondement de l’ost Divin en marche.

Le sergent fit signe au groupe de presser un peu le pas. Même si ils étaient parfaitement dans les temps, Ceri savait d’expérience qu’un incident inattendu est rapidement arrivé.

A peine cinq minutes plus tard, il s’accroupit soudainement, imité par ses hommes. Immobiles, aux aguets, la tension été à son comble tandis que le Gallois avait bandé son arc en direction d’un bocage à une cinquantaine de mètres devant lui. Au bout de quelques secondes interminable, un archer sorti prudemment du bosquet que fixait intensément Ceri.

En reconnaissant l’homme, le sergent se releva en faisant signe aux chevaliers de se relâcher.

Ceri était à la fois soulagé et intrigué de voir le sergent Harper débarquer de manière aussi inattendue. Parti bien avant le reste des Chevaliers Divins, le groupe mené par le controversé Livio Daleva devait se trouver déjà tout près du camp ennemi.

Harper, tout de vert vêtu, approcha en réajustant le grand arc sur son dos, son éternel air irrité sur le visage. Derrière lui, une petite dizaine de Pisteurs légèrement blessés suivaient sans un bruit.

-« Sergent. », fit formellement le Norvégien.

-« Sergent. », salua à son tour Ceri, « Que faites vous là ? Votre détachement devrait se trouver déjà bien loin. »

-« Nous avons du nous occuper d’un groupe de brigands non-prévu, tsss…Mais surtout, nous avons eu une surprise. Mais bon... », répondis le sergent dans sa barbe.

-« Une surprise ? », s’enquit Ceri.

-« Vous connaissez l’Armée Tibérienne ? », marmonnas Harper.

Ceri fronça les sourcils.

-« Continuons d’avancé, vous me raconterez cela en route. », abrégea-t-il, « Vos hommes peuvent marcher ? »

Oui, il connaissait l’Armée Tibérienne. La plus grosse troupe de mercenaires actuelle en Europe, la plus professionnelle aussi, ayant déjà scellé l’issue de nombre conflit à travers le continent. Une force militaire sans morale, sans éthique et sans pitié, redoutée même par ses employeurs.

Tandis que le sergent Harper faisait le récit de la rencontre des Pisteurs avec Antoine d’Echin, Ceri se rembrunit un peu. L’arrivée de ces rapaces dans la région n’augurait absolument rien de bon pour l’Ordre.

Alors que la cohorte avançait de nouveau en silence à travers les bois, les deux sergents s’immobilisèrent dans un même mouvement avant de s’accroupir, suivit par le reste de la troupe.

-« Des chevaux », murmurèrent en chœur les deux gradés.

En effet, le son de sabots, mais aussi de pas précipités, se faisaient entendre plus en avant. Des bruits de lutte leur parvenaient à présent aux oreilles.

-« Ils sont occupés, allons-y. », lança Ceri à voix basse.

En quelques mouvements, il disposa le groupe en deux demi-cercles, puis avança à pas feutrés, arc en main, jusqu’à l’origine des heurts.

« Patrick ! », s’exclama intérieurement le Gallois.

Le sort du jeune irlandais semblait joué. Désarmés et encerclés par six pillards, le celte était tombé à genoux, résigné à rejoindre les trois cadavres ennemis jonchant déjà le sol. Un cavalier adverse approcha alors sa monture à hauteur de Patrick et encocha une flèche.

D’un geste mécanique, Ceri banda son arc et décocha une flèche qui fusa dans les airs. Elle percuta avec une telle force la poitrine du pillard que celui-ci en fut désarçonné. A peine ses alliés se furent-ils retournés qu’ils furent taillés en pièce par les chevaliers, un seul s’échappant à toute vitesse.

Ceri eu une pensé pour Athan, son ami et maître archer, en s’approchant du jeune pisteur visiblement plus que soulagé.

-« Hé bien l’Irlandais, c’était moins une non ? », lança-t-il en gaëlique, goguenard.

A ça vue Patrick lui adressa un énorme sourire.

-« Excusez-moi messire. J’ai…je ferais attention. », répondît-il d’un sourire enfantin, « Vous m’avez…sorti… d’un saint…pétrin…cette fois-ci. Encore un petit et je me serais…trou…vé dans un aussi…mauvais état qu’un anglais ivre perdu…sur un taverne Ecossaise. », tenta-il toujours en gaëlique.

Le Gallois rit de bon cœur, se promettant cependant de donner deux ou trois leçons de grammaire au jeune Irlandais. Il lui tendit la main et le releva d’un geste.

-« Diolch arglwydd *! », lança Patrick sur de lui.

-« Ca suffit pour l’instant, dans l’ensemble c’est pas mal mais tu as un accent qui écorcherait les oreilles de n’importe qu’elle Gallois moins indulgent que moi.», le charia Ceri, « Si tu veux, je te pourrait peut être te donner quelques cours en rentrant après cette bataille, tu semble apprendre vite, cela pourrait être amusant. »

Le jeune homme sembla enchanté à cette idée.

Alors qu’un chevalier allait prendre en chasse le fuyard, le sergent Harper se plaça devant lui et encocha une flèche.

-« Inutile. », grogna-t-il, « Je m’en charge. »

Prenant tout son temps, le Nordique banda son arc puis resta immobile, tentant de visé le pillard qui n’était à présent plus qu’une forme vague déjà bien éloignée.

-« Il est trop loin à présent », fit Ceri, « je ferais mieux d’envoyer un cavalier, baissez votre arc Harper, inutile de gaspiller une flè… »

-« Saleté de poussière ! », pesta l’archer sans lui laisser le temps de finir.

Puis dans un geste limpide, Harper décocha un trait qui siffla à travers les arbres. Deux seconde plus tard, un cri strident se fit entendre tandis que la silhouette au loin s’écroulait dans sa course.

Sans prêter attention aux regards stupéfaits de la plupart des chevaliers, remit son arc en place en grognant.

-« Tssss…la nuque, j’espérais l’immobiliser pour qu’il puisse parler », fit-il d’une voix courroucé, puis se tournant vers Patrick, « Tant pis…Daleva m’a envoyé ici avec les blessés, on est tombé sur quelques patrouilles en chemin mais ils n’étaient pas plus de cinq à la fois…Dis moi, ils ont du te courser un moment gamin pour que je trouve le sergent Glamorgann avant toi…Je l’accompagne, tu des des nôtres ? »

-« Pourquoi pas, plus on est de fou… », entama Patrick d’une voix toujours essoufflée par l’effort.

-« Plus on rit ? », continua Ceri.

-« Non, moins on risque de vivre vieux, mais bon…c’est vrai aussi, tssss tant pis… », plaisanta l’Irlandais dans une parfaite imitation du sergent Harper qui fit rire les trois hommes.

Arrivant à l’orée de la forêt, Ceri fit signe à la troupe de s’accroupir et d’attendre, avant de partir seul plus en avant.

Tout sens en éveil, le sergent avançait vite et silencieusement, essayant de faire abstraction de la rumeur désormais toute proche des armées prêtent à en découdre. Soudain, il se plaqua au sol et s’immobilisa. A moins d’une trentaine de mètres de là, le fameux groupe « d’embusqués » des pillards attendaient, impatients et bruyants, tous dos tournés à la forêt.

Ceri resta une bonne minute à observer la situation, puis fit marche arrière aussi discrètement que possible. Il avait dénombré un peu plus de cent hommes dans les rangs ennemis. Armés de haches, de marteaux et de masses, cette troupe était néanmoins sous-équipés, la plupart n’ayant tout au plus qu’un corset de cuir tanné. Clairement, ils étaient désigner avec pour but de frapper par surprise en faisant le plus de morts possible.

De retour auprès de son détachement, Glamorgann donna ses consignes et organisa ses hommes en vue de raccourcir au maximum le combat. Il fallait absolument limiter les pertes en vue de soutenir le gros des troupes par la suite.

C’est alors que les cors de l’Ordre retentir dans la plaine avoisinante. La bataille était lancée, le temps été maintenant compté.

Obéissant parfaitement aux ordres donnés par leur spérieur, la troupe se plaça furtivement tout le long de l’infanterie adverse. Deux chevaliers ainsi que Harper avaient été désigné pour abattre les trois officiers repérés chez les pillards, toujours obstinément tourné vers le champ de bataille. Mais alors que Ceri était sur le point de donner le signal, il suspendit son geste. Un frisson lui parcouru la nuque.

Droit devant lui, au milieu des brigands, se tenait un être qu’il savait aussi répugnant que dangereux. Enveloppé de noir, sa cape autour du bras, il devait mesurer au moins deux mètres. Son casque noir et hérissé de piques, sa bandoulière de crânes humains, sa hache à double tranchant teinté de rouge…Il était facile de comprendre pourquoi les brigands se tenaient tous à distance respectable du démon. Car il est clair qu’un Garde de Rod tient plus de la bête horrifique que du guerrier.

-« Qu’est-ce que c’est que cette…chose ? », chuchota un Patrick visiblement peu rassuré.

-« Restes en loin », répondis Ceri en guise de réponse, puis se tournant vers Harper, « Je m’en occupe, on s’en tient au plan. »

Enfin, après avoir vérifié que tous les chevaliers étaient prêts, Ceri ajusta son heaume puis s’époumona d’un coup :

-« Fortes in Fide ! »

Trois flèches fusèrent immédiatement dans les airs en un sifflement strident pour d’attendre impitoyablement leur cible.

A peine les corps des gradés avaient-ils touchés le sol que les chevaliers frappaient mortellement les premiers ennemis à leur porté.

L’effet de surprise fut total. Comme tétanisés, les pillards mirent quelques fatales secondes à réaliser que c’était en fait eux les embusqués. Déjà les premiers cadavres de brigands teinté le sol d’écarlate. Sortant de leur hébétude, les brigands finir par rentrer dans la mêlée en poussant des cris de rage.

Ceri avait déjà occis deux pillards avant qu’un première adversaire ne lui fasse enfin opposition.

Un guerrier massif se rua sur Ceri en lui envoyant un large moulinet son marteau. Ceri l’esquiva une première fois, puis une deuxième, se qui déséquilibra son assaillant. Profitant de la brèche, le Gallois l’embrocha au cou d’une puissante estocade qui l’éclaboussa de sang.

Mais déjà un géant fondait sur lui en écumant de rage, la hache brandit au dessus de sa tête. N’ayant le temps de dégager sa lame, Ceri frappa de taille le colosse dans le même geste qu’il arrachait de sa lame le larynx du mourant. Son épée s’enfonça si profondément dans la chaire de son adversaire qu’il senti les côtes du pillards se briser. Le géant s’écroula net.

-« Tiarna sar tú ! »**

Sans réfléchir, Ceri bondi en avant, juste à temps pour sentir le métal tranchant siffler au dessus de ça tête. Dans un même mouvement, il roula à terre et fit volte-face. Face à lui, l’hideux Garde de Rod ramenait délicatement vers lui sa hache déjà ensanglanté.

Ceri devinait à travers les minces fentes de son casque que le démon le fixer de ce fameux regard jaune et halluciné.

Puis brusquement, le Garde de Rod se précipita sur lui en lui envoyant un coup de taille. Ceri pivota sur un pied, évitant de justesse le coup fatal. Mais avant même qu’il n’est pu contre-attaquer, la bête renvoyait l’autre tranchant de sa hache vers lui.

Le Gallois brandit à deux mains son épée devant lui et bloqua de justesse la hampe de la hache avec la base du pommeau. Sous la violence du coup, Ceri se retrouva vacilla pour se retrouver genou à terre, impuissant face à la force brute de son adversaire.

C’est alors que le chevalier s’allongea brusquement pour envoyer un violement un coup de pied sous le genou du Garde de Rod. Un craquement sonore se fit étendre tandis gémissement roque s’échappa du casque noir.

Ceri s’était à peine relever que la bête fit siffler sa hache tout près de ses côtes. Ceri s’esquiva de justesse puis se jeta en avant en envoyant instinctivement son épée sur l’arrière du genou du Garde.

La lame pénétra dans la chaire en sectionnant chaire et nerfs. Cette fois, le garde noir poussa un mugissement roque avant de tomber à quatre pattes, incapable de se relever.

Ceri bondi alors sur ses jambes et envoya de toutes ses forces son épée de bas en haut, juste sous le casque du colosse. La lame fendit le fer et pénétra juste sous la mâchoire jusqu’à l’oreille dans un craquement effroyable.

Le monstre saisit alors d’une main Ceri par le cou et le plaqua violement au sol. Stupéfait, Ceri tentait désespérément de se défaire de la prise surpuissante du guerrier.

« C’est…im…possible !.. », s’étranglait Ceri au sol.

Le Garde de Rod, toujours l’épée en travers de la gueule, s’approcha alors si près si près du visage de Glamorgann que celui-ci pouvait sentir l’odeur pestilentielle de son souffle, tandis que du sang mêlé à de la bave coulé jusque sur le visage de Ceri…Des yeux rouges le fixaient à travers les fentes du casque noir.

Alors que le chevalier commençait à suffoquer, la prise du géant se fit de moins en moins forte…Puis la bête émit un gargarisme pathétique, avant s’écroula.

Ceri se dégagea alors de son étreinte morbide et dégagea péniblement son épée du cadavre.

Il constata alors, en se relevant, que l’escarmouche touchait déjà à sa fin. A vu d’œil, les pillards avaient été décimé. Acculés par les chevaliers et perdu sans leurs chefs, quelques brigands luttaient encore avec l’énergie du désespoir, bientôt mis en pièce par les chevaliers bien plus expérimentés.

-« é seo am, gread tù teasaí !»***

Ceri se retourna et découvrit un Patrick maculé de sang mais, une dague souillés dans chaque main, mais son sourire farceur intact.

-« Tu aurais pu m’aider. », plaisanta Ceri en grimaçant un sourire.

-« Je ne faisais que suivre vos ordre, ôh sire : Je m’en occupe, on s’en tient au plan. »

L’Irlandais pouffa de rire tandis que le Gallois sourit en bon perdant.

Seul six des soixante chevaliers avaient péris, et huit autres étaient blessés au point de devoir être soignés plutôt que de retourner au combat.

-« Ok, on est tous prêt. », puis se tournant vers les pisteurs, « Patrick, Harper, vous continuez avec nous ? ».

-« Hmmm… », fit le Norvégien grognont, ce qui pouvait tout aussi bien vouloir dire oui que non.

-« Ok ! », s’enthousiasma le jeune homme.

-« Bon », fit Ceri, puis se retournant vers le ses hommes, « Vous avez été magnifiques compagnons. Maintenant achevons notre œuvre et allons mâter ces maraudeurs avec nos frères ! »

Les cris de joie et de hargne s’élevèrent des rangs tandis que la cohorte émergeait en rang compacte de la forêt.

* Merci seigneur

** Sire derrière vous

*** Cette fois, c’est vous qui avez eu chaud !

Très heureux de te lire à nouveau Black ! Very Happy

Quelques erreurs dans les mots ici et là "garde de rogue" "et dégagea son épée péniblement son épée du cadavre. " etc...
Et il me semble que Harper est norvégien et pas écossais...bien que je puisse me tromper...à force de faire des PNJ... scratch

SquallDiVeneta a écrit:: Très heureux de te lire à nouveau Black !

Quelques erreurs dans les mots ici et là "garde de rogue" "et dégagea son épée péniblement son épée du cadavre. " etc...
Et il me semble que Harper est norvégien et pas écossais...bien que je puisse me tromper...à force de faire des PNJ...

Merci, tout le plaisir est pour moi.

(j'ai écris ça entre 2h et 6h)

je vais corriger de ce pas!

edit: corrigé. Si il y a d'autres coquilles, n'hésitez pas.

Citation :: Il fallait absolument limiter qu’il limite ses pertes en vue de soutenir le gros des troupes par la suite.

Pas mal celle-là MrGreen

Très bon début Wink

Le-Nain a écrit:

Citation :: Il fallait absolument limiter qu’il limite ses pertes en vue de soutenir le gros des troupes par la suite.

Pas mal celle-là MrGreen

Très bon début Wink

Ahaha!

je corrige Nano, je corrige. Wink

Et merci. par contre, comme hier, j'ai du mal a entammé la deuxième partie là... pale

edit: corrigé.

On est pas pressé, on va t'exécuter si tu postes pas la suite avant demain soir MrGreen

Elle devrait être posté avant demain soir.

Je parles un peu avec madame là, puis je m'y remet, coucher à 4h. et poster demain au reveil ( 14h ? )

Col Vert (2/2) :

Lorsque le groupe de Ceri déboucha sur la plaine, les combats venaient d’être engagés, mais déjà l’Ordre semblait en position de force.

Bien qu’inferieur en nombre, le centre de l’infanterie Divine soutenait stoïquement les assauts ennemis, qui venaient se briser inlassablement sur les hommes de Bertrand de Lorraine. Encore une fois, le commandant Français se métamorphosait le champ de bataille.

Infatigable, féroce, au centre de la mêlée, c’était sur le terrain que Bertrand révélé sa vraie nature, loin des enjeux politiques. La tunique déchirée, les corps s’amoncelant à ses pieds, une aura électrique semblait émaner de lui.

Alors que les mangonneaux faisait pleuvoir le feu sur l’arrière des rangs pillards, un détachement de cavaliers divins parti depuis le flanc gauche de l’Ordre vint percuter violement l’infanterie ennemie. Les adversaires étaient à présent totalement absorbées par la défense de ces deux fronts et ne prêtaient aucune attention au détachement qui venait d’émerger des bois.

-« On y va ! », tonna Ceri, conscient de l’offrande suicidaire de l’ennemi.

Encore ampli de l’adrénaline d’une première victoire bien trop brève, c’est une cohorte de chevaliers divins en pleine confiance qui percuta le flanc gauche ennemi sans prévenir.

Totalement surpris, les malheureux les plus proches furent taillés en pièces sans même voir venir le coup. Ce fut par des cris de joie d’un côté et des cris de détresse de l’autre que la cohorte s’invita au combat.

Taillant dans la foule adverse sans pitié, enfonçant toujours plus des rangs des brigands cernés, les chevaliers auraient bientôt brisés les lignes ennemies.

En rang serré, la cohorte pénétrait mortellement le flanc des pillards qui perdait hommes et terrain à vue d’œil. Brillant au centre de ses hommes, Ceri se sentait pousser des ailes et abattait ses opposants à tour de bras, inarrêtable. Et se sentiment allait en s’amplifiant à mesure que la peur et le doutes grandissaient dans les yeux adverses.

Eventrant un nouveau défenseur, il risqua un bref regard vers la colline. Le point de rupture était proche.

Le groupe de cavaliers du lieutenant Gordon et ses exécuteurs faisait un carnage sans nom. L’Ecossais notamment, du haut de son destrier, tranchait les têtes à tour de bras, ne prenant même pas la peine de se couvrir. Possédé. A ses côtés, Ceri aperçu le blason de son ami Rodrigo dévier de justesse une hache avant d’abattre sa lame sur l’inconscient. Le Castillan semblait inhabituellement perturbé.

Mais Ceri n’eu pas le temps de s’attarder sur son ami. Parant une nouvelle attaque, il transperça un nouvel assaillant jusqu’à la garde quand des cris étranglés s’élevèrent dans les rangs ennemis :

-« Au fort ! Au fort ! »

Impuissants, les derniers espoirs des pillards s’envolèrent dans un vent de panique. La débandade fut générale. Ne prenant même plus la peine de se défendre, les fuyards étaient abattus comme des mouches. Les plus lucides jetèrent leurs armes et s’agenouillèrent, les plus inconscients se précipitèrent au fort, où les Exécuteurs ne manqueraient de les massacrer.

Cinq minutes plus tard, les combats s’achevèrent dans la plaine tandis que les derniers pillards hors du fort étaient massacrés ou capturés.

Les chevaliers, en se regroupant, commencèrent par regarder avec méfiance les murs ennemis, redoutant une salve de flèches, lorsqu’ils durent se rendre à l’évidence : les brigands ne disposaient d’aucune force d’attaque à distance.

-« Tsss…Quels idiot…», grommela Harper en arrivant à hauteur de Ceri.

Le Gallois, sa tenue noir et bleu trempé de sang et terre, était tourné vers la faible muraille, son heaume sous le bras pour mieux observer la scène. Courant de toutes parts, les pillards tentant d’éteindre les brasiers provoqués par les mangonneaux semblaient danser un ballet désordonné.

Ceri se tourna vers sa cohorte de chevaliers, la plupart assis afin de profiter de ce court interlude.

-« Restez sur vos gardes. La bataille semble gagnée mais la mort est vite arrivée… », dit-il sobrement.

La troupe acquiesça en silence, tandis que le sergent se dirigeait vers Bertrand, visiblement en grande discussion avec le lieutenant Gordon. L’Ecossais, sa tunique obscure luisante de sang, s’éloigna à pas rapide de son supérieur, un air mauvais sur le visage.

-« Mon commandant. », dit formellement Ceri.

Bertrand détacha son regard de la nuque du géant Ecossais et sourit amicalement en voyant son interlocuteur. Cependant, il reporta immédiatement un regard inquiet sur l’échine du lieutenant Gordon.

-« Sergent Glamorgann », fit-il d’une voix avenante mais où semblait poindre la lassitude, « Félicitation pour votre intervention de toute à l’heure. La surprise leur fut de taille.»

-« Je n’ai fait que suivre vos consignes messire. », répondit Ceri humblement.

-« Et vous les avez appliqué avec brio. Vos hommes sont-ils encore frais ? », enchaina Bertrand.

-« Et dispos, Sire. » continua le sergent, qui savait déjà où son supérieur voulez en venir.

-« Dans ce cas, dites leur de se tenir prêt. Je veux que votre groupe pénètre dans le fort, juste derrière Gordon, dès que les portes auront cédé. Et essayez de faire un maximum de prisonniers, le sang a déjà bien trop coulé.»

-« A vos ordres. »

-« Merci Glamorgann. », répondit Bertrand.

Ceri allait s’éloigner lorsqu’il freina et refit face au commandant.

« Bertrand… », glissa-t-il prudemment.

Son supérieur détourna à nouveau les yeux vers lui, cette fois intrigué par le ton employé par le sergent .

-« Autre chose Ceri? », s’enquit-il inquiet.

-« Oui. », le Gallois marqua une pause. « Dans les bois. Parmi le groupe en embuscade se trouvait un Garde de Rod. »

A ces mots, Bertrand frissonna presque imperceptiblement mais ne cilla pas.

-« Bien », fit-il les sourcils froncés, « Merci sergent. Et…essayé de ne pas trop ébruité la nouvelle avant demain. »

-« A vos ordres mon commandant. »

Ceri fit volte-face et s’éloigna en remettant son heaume. Bertrand de Lorraine était à présent perdu dans ses pensés, cette nouvelle donnée le plongeant en plein doute. Puis se tournant vers son chef balistique tout proche :

-«Aubert, envoyez une nouvelles salve. Nous lançons le dernier assaut.»

En seulement trois coups de bélier, la frêle porte du fort céda, déversant son flot d’assaillants dans l’enceinte ennemie.

En débouchant sur la court, Ceri constata que d’âpres combats avait déjà lieu, et de nombreux brigands étaient déjà à terre.

Cependant, à peine eut il le temps d’apercevoir le sergent Skapty décapite son vis-à-vis que déjà un pillard se précipité sur lui. Il para agilement l’attaque et envoya mortellement sa lame entre les côtes du malheureux.

En quelques secondes, le chaos fut total dans le fortin, les pillards tentant à la fois de fuir et de se battre, pris entre deux feux. La peur se lisait dans leurs yeux. Les chevaliers, trop nombreux, trop forts, ne leurs laisseraient aucune chance de l’emporter.

Mais alors que les derniers pillards rendaient uns à uns les armes, Ceri assista consterné et impuissant au macabre spectacle donné des « Exécuteurs ».

Armés ou pas, les brigands étaient mis en pièce sauvagement, et les inconscients voulant se rendre étaient froidement abattus. Plus loin, le lieutenant Gordon semblait être devenu dément, tranchant bras et jambes de tous les adversaires à sa portée, les yeux luisant de rage et le visage trempé de sang et de sueur. Il ne se souciait guère plus du combat et, dans sa folie meurtrière, prit en chasse un groupe de fuyards en abandonnant ses hommes à leur boucherie.

Les derniers pillards, totalement affolés, étaient à présent acculés par les hommes de Gordon et suppliaient qu’on leur laisse la vie sauve tandis que leurs bourreaux se rapprochaient à pas décidés.

C’est alors que Ceri se précipita devant les guerriers noirs, une vingtaines de ses chevaliers sur les talons.

-« Ecarte toi. », pesta menaçant celui qui semblait être le chef des Exécuteurs.

-« Ses hommes se rendent. Ce sont donc des prisonniers. », rétorqua calmement Ceri, la lame pointée vers son interlocuteur.

-« Et le lieutenant Gordon nous donné l’ordre de nous en ‘’occuper’’ nous-mêmes. » répondis irrité l’homme en noir.

-« Et bien je ne reçois mes ordre que du commandant Bertrand de Lorraine et je vous interdis d’approcher ces hommes. », conclu sèchement le Gallois, avant de faire un pas en avant.

L’Exécuteur jaugea quelques secondes Ceri et ses chevaliers à présent regroupés derrière lui. Il sembla hésiter une seconde puis, après un regard assassin vers le sergent, il cracha à terre et s’éloigna en jurant, ses guerriers lui emboitant le pas en maugréant.

En à peine quelques minutes, la bataille s’était achevée. La cohorte laissa les hommes d’Adrian Gordon dans le fort et sorti en encadrant la dizaine de prisonnier, « rescapés » des griffes des Exécuteurs et encore sous le choc.

Ceri s’arrêta à mi-chemin et laissa son groupe redescendre jusque dans la plaine. Tourné vers le fort, tenant négligemment son casque à bout de bras, il observait les nuages de fumés noires se former au dessus de la colline, sans pouvoir ignorer les plaintes agonisantes s’échappant du fort. Ses yeux métalliques perdus dans le vague, il n’entendit pas Patrick approcher.

-« Arglwydd ? »*

Pris par le cours de la bataille, Ceri avait complètement oublié l’Irlandais. Hébété par le regard inquiet que lui lançait le jeune homme, il ne lui accorda néanmoins pas même un sourire.

-« Je crois avoir aperçus ton maître la haut. », souffla-t-il en Gaëlique, lui accordant à peine un regard.

Patrick se gratta la tête de sa main gantée, regardant le Gallois d’un air perplexe.

-« Mer…merci. », bredouilla-t-il avant finalement en s’éloignant doucement vers le fort.

Ceri passa la main dans ses cheveux corbeaux trempé de sueur, un peu gêné par sa froideur envers le jeune homme. Il n’avait pas été correct, il le savait, mais une douleur sourde enveloppé sa poitrine sans qu’il puisse s’en défaire.

Après un dernier regard vers le fortin qui continuait de se consumer, il se retourna pour se diriger vers la plaine, le cœur lourd.

Des souvenirs lointains ressurgissaient. Et sans même qu’il ne s’en rende compte, une larme amère coula le long de son visage…

[NB : pour rappel, les parents de Ceri sont morts dans l’assaut du château familial. Le château, modeste donjon en bois dressé en haut d’une colline, fut mis à feu par les assaillants tandis que les parents de Ceri sont décédés des suites d’affreuses mutilations.]

* Sire

finit!

Youpie !

Je lis ça demain Wink

Tiens,chouette que tu ai fais une petite interaction avec mes soldats,seul problème,leur chef c'est Adrian ^^
Mais bon,si l'un se tenait à l'avant,Cerri à pu croire que c'était un second

J'ai lu un peu en diagonale,vus le nombre de trucs que j'ai à lire et à faire sur l'ordi,mais le tout était bien agréable,la couleur grise donne très bien qui plus est Shocked

*chaos* a écrit:: Tiens,chouette que tu ai fais une petite interaction avec mes soldats,seul problème,leur chef c'est Adrian ^^
Mais bon,si l'un se tenait à l'avant,Cerri à pu croire que c'était un second

Non non, t'inquiète pas, je sous-entendais le "sous-chef".

Mais étant donné qu'Adrian était parti chasser du fuyard. Laughing

D'ailleurs j'aime beaucoup la nature très "noire" (ou écarlate, ça dépend comment on l'entend) d'Adrian dans tes derniers textes. Very Happy

*chaos* a écrit:: J'ai lu un peu en diagonale,vus le nombre de trucs que j'ai à lire et à faire sur l'ordi,mais le tout était bien agréable,la couleur grise donne très bien qui plus est

Si t'as le temps, lis là en entier, ça me feras plaisir Wink

Ouaip,je dois lire aussi les textes de squall,et je compte aussi finir une petit récit commencé,mais bon,ce soir j'aurais surement bien un peu de temps Shocked

J'aime bien la police et la couleur de ton texte , je trouve ça agréable . Pour le récit en lui même , quelques répétitions qui apportent de la lourdeur par-ci par-là sinon c'est parfait Very Happy

Xamarius a écrit:: J'aime bien la police et la couleur de ton texte , je trouve ça agréable . Pour le récit en lui même , quelques répétitions qui apportent de la lourdeur par-ci par-là sinon c'est parfait

Dit moi où ! Smile

Les remarques (puis modifs) sont toujours bonne à prendre.
Par moment j'insiste sur quelques éléments pour mieux les souligners, "empreigner" le lecteurs de l'atmosphère du récit ! study

(blabla)

Après cette remarque dépend de la personne qui lit . Mais je suis très sensible en ce qui concerne les répétitions

Citation :: En silence, la troupe de chevaliers avançait à pas rapide à l’ombre de la forêt. Les bois étaient d’un calme inhabituel, où seul le bruit du vent dans les feuillages et les pas sourd de la troupe résonnait.

« Le calme avant la tempête », songea Ceri, qui orienté ses hommes en tête de cortège.

Partie une bonne heure avant le gros de l’armée divine, la cohorte avait sur ordre du Gallois du faire un large détour avant de pénétrer dans les bois. Ne voulant pas risquer de tomber nez-à-nez avec les pillards cachés dans les bois, Ceri s’était ainsi assurer de les contourner pour les frapper dans le dos.

A présent enfoncés dans les bois,

C'est celle qui m'a le plus marqué ( surement car elle est au début scratch

) Sinon le reste je ne m'en souviens plus trop ( Ayant lu ton récit hier matin )

PS : J'aimerais bien avoir ton avis pour mon récit de Col Vert Very Happy

si ça ne te dérange pas Embarassed

Je corrige ça et je vais lire. Wink

EDIT: c'est bizarre d'ailleurs, parce que généralement je m'efforce d'éviter les répétitions...écriture nocturne ? scratch

EDIT: corrigé.

J'ai beaucoup aimé (comme d'hab'), surtout le passage contre le Garde de Rod, en plus tu as donné une petite manie à Harper que je vais sans doute réutilisé (tsssss) merci du coup de pouce ! ^^

Dommage qu'il n'y ait pas eu plus d'interaction avec Patrick mais bon, tu dois déjà faire ta mission si en plus je te le refile dans les pates... MrGreen

Quelques répetitions mais rien de grave, sinon comme d'hab' : je vais tout faire pour rapidemment faire les ordres de missions pour vous lire tous à nouveau !

Merci Squall.

Pour les répétitions, ça me perturbe parce que en relisant (une fois...) j'ai pas eu l'impression d'en voir scratch

Au début, je faisais une petite récapitulation de l'ensemble. Wink

Voila,ai eu le temps de lire plus en détail,l'avis premier concorde avec le suivant à vrai dire...excellent,les interactions avec les différents persos sont agréables et l'ensemble fort plaisant !
(par contre,il manque un "il" au moment ou Hafer range son arc après avoir tué un fuyard,il me semble )

Merci K., je vais modifier ça.

Au passage, t'as vu ? Gordon va faire du vilain très bientôt. Rolling Eyes

Gordon du vilain ? Jamais voyons !

» La bataille du col vert.
» Bataille au col vert
» La bataille du Col Vert .