Voilà, c'est pas une mission officielle, mais c'est juste pour mettre les choses au clair quant au pétrin dans lequel s'est fourré Pancho. S'il y a des incohérences, signalez-les. 
Ouest de Saint-Empire romain Germanique. Est des alpes.Un individu grisonnant, mal rasé, vêtu d'un habit de cuir gris grimpait une côte, loin de tout village, entre une forêt et une montagne.
Il était harassé, il suait, et il pestait.
C'était un bandit.
Il s'appelait Henrich le Saxon. Recherché pour meurtres, vols, viols, violences sur les soldats du royaume et d'autres broutilles plus ou moins graves.
Il fuyait. Les gardes de la ville la plus proche l'avaient blessé. De plus, pour le moment, il était sans le sou. Mais cela, il n'en avait que faire. Les gardes lui avaient fichu une telle frousse qu'il s'était juré de s'arrêter de courir qu'après être arrivé en France.
Soudain, il entendit un cliquetis dans les arbres. Il s'arrêta net. Il vit un casque rond luisant au soleil derrière un buisson. Il dégaina.
-Ce n'est pas la peine de jouer à ça; dit une voix. Nous sommes cinq et bien armés.
Henrich laissa tomber son épée par terre. Cinq hommes surgirent d'entre les arbres. Ce n'étaient pas des gardes. Mais ils n'avaient pas l'air commodes. Un barbu, semblant être leur chef s'avança.
-Eh les gars; dit-il en s'adressant à ses hommes; on dirait que c'est Henrich, le type recherché à Innsbruck...
Les individus ricanèrent. Ils étaient tous armés d'aches et de petits arcs.
-Dis-donc toi; dit le barbu à Henrich, tu sais que tu as la tête d'un type qui vaut 600 florins?
-Oui, mais toi tu n'as pas la tête de celui qui va les encaisser.
Tout le monde se retourna. Derrière eux se tenait un individu barbichu, à l'armure de cuir, au casque rond luisant au soleil.
-Amigo; ajouta l'individu.
Les cinq hommes le regardèrent avec un air méfiant, Henrich aussi. Le nouveau venu, lui, décrocha un hache de sa ceinture et fonça sur les 5 gaillards sans prévenir.
Tous dégainèrent et combattirent le nouvel arrivant. Pancho en éventra deux, en fit dégringoler un le long de la pente, puis se reçut un coup sur le front. Il tituba quelque peu, mais voyant que le coup avait été porté par le manche de la hache du barbu, il continua à se battre. Mais il n'eut pas assez de force pour tuer les deux derniers hommes, qui le mirent à terre.
-Te voilà bien embarrassé, hein, gars?; dit le barbu en le regardant avec un sourire édenté.
Son comparse ricanait lui aussi.
Tout d'un coup, une lame transperça le ventre du barbu. Il s'écroula à terre. C'était l'épée d'Henrich qui l'avait traversé. L'autre type se fit aussi pourfendre avant de pouvoir dire ouf.
Henrich tendit la main à Pancho pour l'aider à se relever.
-Merci, gars; dit-il, Ces types allaient sûrement me livrer aux autorités d' Innsbruck...Et j'aurais fini pendu. Qui est-tu?
Pancho se releva.
-Tu n'as pas besoin de le savoir, bandito.
-Comment ça bandito?
-Oui bandito! Parfaitement, bandito! Tu n'as pas honte de tuer des pauvres gens? Allons! On va à Innsbruck, amigo.
Pancho désarma Henrich, qui ne fit pas un geste tellement il était abasourdi. Pancho lui attacha les mains derrière le dos avec une vieille corde.
-Ne t'avise pas d'essayer de bouger amigo. Sinon je t'embroche. Compris amigo?
-Ou...Oui amig...monsieur; balbutia Henrich le Saxon.
Pancho amena Henrich jusqu'à Pedro, son fidèle cheval. Il mit le gaillard ficelé sur la croupe et enfourcha le cheval.
-En route amigo; dit l'espagnol en s'adressant à la fois à son cheval et au bandit.
Il partit.
Mais qu'est-ce qui a amené Pancho, chevalier de l'Ordre des Chevaliers Divins, à se retrouver à chasser du bandit dans le Saint-Empire alors qu'il devrait être en train d'entrer dans la forteresse du seigneur Sopraluk, comme tous les autres chevaliers à ce moment-là?
Ah...vous aimeriez bien le savoir hein?
Hein?
Bon, allez, je suis un narrateur gentil, je vais vous le dire. Mais soyons structurés voulez-vous.
D'abord, qu'a fait Pancho après la bataille de Svarga?
Il a tout d'abord bu une bonne bière, comme n'importe qui l'aurait fait après avoir passé une journée à batailler.
Puis, après avoir passé une bonne nuit reposante et avoir pansé ses blessures, il s'est mis à se remémorer ce qui c'était passé la veille. Et l'avant-veille. L'homme à la dague d'argent dans le dos. Il lui avait dit de demander un certain Agilulf ( quel nom quand même, ah là là... ) à la tour de Svarga.
Seulement voilà, il avait parcouru la tour et il n y avait rien, aucun Agilulf.
-J'ai peut-être mal compris...; pensait alors Pancho.
Il ressassait les mots du macchabée dans sa tête: “La tour...demandez...Agilulf... “.
Ces dingue comme les gens mourants ne sont jamais fichus de parler clairement.
Puis, laissant ses idées de côté, il avait cheminé avec ses frères d'armes dans la somptueuse Bysance.
Ah, Bysance...
Tous ces moi passés à courir ( à cheval ) après des bandits... Pedro en avait été fourbu.
Et puis, Constantinople...La belle, le grande Constantinople. Mise à feu et à sang. Pancho lui, avait peu combattu. Il avait laissé Childebert et Azaan se battre dans les rues, pendant que lui suivait un individu encapuchonné qui avait une dague d'argent dans la main. Une poursuite en pleine bataille, c'est dur.
-Arrêtez-vous, amigo!; criait Pancho à l'individu, Arrêtez-vous!
L'homme courait entre les combattants, s'éloignant le plus possible de Pancho. Soudain, manque de bol, l'homme se reçut une flèche dans l'épaule et s'écroula.
Pancho s'approcha de l'homme et le souleva.
-%@#$# de flèche; maugréa-t-il.
-Ah bien amigo; dit Pancho; pourquoi vous promenez-vous à Constantinople avec une dague d'argent dans la main?
-Si je vous le dis, vous me laisserez partir?
-Mais bien sûr amigo! Vous me prenez pour quelqu'un de malhonnête?
Silence.
-Bon; reprit Pancho. Répondez.
-C'est Svarre Regha qui l'a veut. Il dit qu'un certain Caïn lui a fait un sale coup il y a longtemps...Je crois qu'ils sont demi-frères... Et puis il y a un certain Agi Lulf, un arabe, qui traîne autour de Svarre...
-Madre de dios! Dit l'espagnol. L'homme mourant avant le siège de Svarga...
Il se remémora encore le court dialogue:
“-La tour...demandez...Agilulf...
-Svarga?
Hochement de tête. “
-Donc, dit Pancho en s'asseyant confortablement sur un cadavre ( tout en ignorant la bataille autour de lui ), Ce n'était pas Svarga, mais Svarre Regha, ce n'était pas Agilulf en un seul mot mais Agi Lulf...
-Vous êtes brillant monsieur; dit l'homme blessé, brillant!
-Je sais amigo... Par contre que voulait dire l'homme-mourant-de-Svarga en parlant de la tour? Y a-t'il une tour à Constantinople?
-Non, mais il y a un village qui s'appelle La Tour en France.
-Vous êtes brillant amigo! Brillant!
-Je sais, je sais...
-Bon; dit Pancho en se relevant ( tout en évitant une flèche passant par là ), je crois que j'ai ce que je cherchais... Je vais vous laisser partir amigo!
-Chouette!; dit l'individu.
Pancho lui prit la dague et repartit. Quelques secondes plus tard, l'individu se fit écraser par un pan de maison tombé sur lui.
L'espagnol accrocha la seconde dague à sa ceinture, à côté de la première. “ça peut se vendre” pensait-il.
La bataille, elle, faiblissait. Pancho retourna se battre aux côtés de Childebert et d'Azaan.
-Tu étais passé où? Demanda Childebert.
Pancho lui montra la dague d'argent récupérée.
-Récupérer ceci, amigo.
-Mais alors...Tu as les deux dagues!
-Eh ouais.
-Tu devras les rendre à Caïn...
-Rien ne presse amigo. Relax!
Sur ce, ils retournèrent se battre. Pancho tua deux ennemis, avant de se recevoir un carreau à la cuisse et de tomber.
-Aïe, Amigo; dit-il.
Puis un projectile de catapulte tomba à trois mètres de lui. Le projectile fit s'effondrer une partie de la rue et Pancho tomba dans les égouts. Il se releva péniblement, ôta le carreau d'arbalète de sa cuisse et tenta de sortir des égouts. Peine perdue. Sa jambe lui faisait mal et il n y avait plus d'ouverture pour ressortir dehors.
-Bah! Dit Pancho. Je suis plus en sécurité ici que dehors. Enfin j'espère...
Il continua de boiter parmi les rats pendant encore une heure. Il eut l'occasion d'entendre des bruits de la surface, notamment “ Le seigneur Sopraluk est mort”. " J'ai du mal entendre" se dit Pancho. Il trouva quelques cadavres dans l'eau sale, mais pas beaucoup. Puis, il retrouva une ouverture dans la paroi. Un escalier en fait. Il l'emprunta. “Je vais enfin pouvoir remonter; pensa-t-il, de plus la bataille doit être quasi-terminée, je n'entends plus beaucoup de bruits...”. En tendant l'oreille, il en entendit un de bruit. Des voix. Pancho fit son pas plus silencieux, malgré sa cuisse blessée, remonta doucement l'escalier et écouta.
-Tu n'as pas les dagues? Dit une voix grave et grossière.
-J'ai envoyé deux hommes suivre l'Ordre des Chevaliers Divins pour les prendre il y a 5 mois, vous le savez, monsieur; répondit une voix doucereuse et désagréable à entendre, l'un deux m'a envoyé un message stipulant qu'il devrait arriver à Constantinople aujourd'hui...Il aura été retardé par la bataille...
-Sales batailles! Elles tombent toujours mal les batailles! Je veux ces deux dagues! Elles me seront utiles et leur vol fera enrager Caïn...
-Eh bien il faut attendre monseigneur...
-Raaah! Préviens moi si tu vois tes hommes arriver, Agi! J'ai besoin de me reposer...
-Mais votre chambre s'est écroulée...un projectile de catapulte voyez-vous...
-Je dormirai dans ta chambre...Toi tu restes ici!
-B...bien monseigneur...
Pancho, caché, réfléchissait.
“Bon, amigos...ça ne fait que deux heures que j'ai appris l'existence de Svarre Regha et d'Agi Lulf et je les rencontre déjà... Le monde est petit... Mais que vais-je faire moi? Agi est en train de pleurnicher au rez-de-chaussée et l'autre dort plus haut...Je retourne dans les égouts? À moins que...J'ai une idée...”
Pancho finit de monter l'escalier en sifflant et en marchant bruyamment. Il arriva au rez-de-chaussée et se retrouva dans une petite pièce ne communicant pas avec la rue, occupée par une table ou était posée une petite caisse rouge vide et ouverte, et une chaise sur laquelle un petit monsieur à l'air arabe pleurnichait.
-Mais...qui êtes-vous? Dit-il en remarquant Pancho.
Puis il vit les deux dagues d'argent à sa ceinture.
-Ah! Ah, je vous attendais! Je vais prévenir monseigneur Regha...
-Non.
Agi Lulf se retourna doucement.
-Comment non?
-Non. Je ne suis pas un de vos hommes, amigo.
-Mais alors?
-J'ai tué l'homme qui avait ces deux dagues à la suite d'un duel acharné. A présent j'ai une affaire à vous proposer, amigo Agi. Et vous avez intérêt à l'écouter si vous ne voulez pas rejoindre votre espion au pays des morts.
-D...Dites toujours...; marmonna Agi Lulf d'une voix effrayée.
-El amigo Svarre Regua vous tuerait si il apprenait que vos hommes ont été tués n'est-ce pas?
-Ou..oui...
-Bon...Vous voyez la caisse rouge, sur la table, là?
Agi hocha la tête.
-Eh bien je vais mettre les deux dagues là-dedans, amigo.
Pancho fit ce qu'il venait de dire.
-Montrez la boîte à messire Regha et revenez. Hop amigo!
Agi prit la boîte et monta. Pancho attendit un petit moment, puis l'arabe redescendit.
-V...Voilà monsieur...
Pancho sortit les dagues de la boîte et les remit dans sa ceinture.
-Eh bien amigo, mettez quelque chose dans cette boîte pour que ça fasse du bruit quand on la secouera...Et fermez-la bien surtout... Sinon votre patron Svarre Regha verra que les dagues n y sont plus et il se fâchera...
Agi hocha la tête vigoureusement.
-C'est bien; reprit Pancho, Maintenant menez-moi à la sortie de cette maison.
Agi Lulf le laissa sortir. Mais avant, il murmura à Pancho:
-Monseigneur Regha voudra voir les dagues dans le village de La Tour, vers le centre de la France, s'il vous plaît, redonnez-les-moi là-bas!
“Quelle andouille cet amigo; pensa Pancho, il aurait pu avertir son Svarre Regha que j'étais au rez-de-chaussée et il ne l' a même pas fait...”
Ensuite, il arriva à Pancho la chose la plus bête qu'il aurait pu lui arriver ce jour-là: il se perdit dans Constantinople. Lorsque Pancho réussit enfin à en sortir ( en ayant retrouvé Pedro, son fidèle cheval) , les chevaliers de l'Ordre étaient partis depuis deux jours.
-Je n'aime pas les grandes villes; maugréait-il.
Puis il se perdit dans l'empire byzantin. Il cherchait des traces de l'Ordre mais il était parti trop au nord.
Il réussit à savoir que les chevaliers de l'Ordre étaient partis en destination de France. Il s y dirigea. Mais il se perdit encore et se retrouva dans le Saint Empire Romain Germanique. Ce fut à Innsbruck qu'il se rendit compte qu'il n'avait plus d'argent. Là, il entendit un crieur public dire que la tête de Henrich le Saxon était mise à prix.
“Je pourrais capturer ce sympathique amigo; se dit-il alors, après tout je ne boite presque plus.”
Et c'est en le poursuivant qu'il se retrouva sur cette colline, en forêt, ce soir là.
-Oui, mais toi tu n'as pas la tête de celui qui va les encaisser, amigo.
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Sam 19 Déc - 21:36
